The Perfect Lovers

The Perfect Lovers

Le CD disparu des Perfect Lovers par Dexter Beans

 

D’abord, les Perfect Lovers,c’est un groupe de vieux. A vue de nez, au moins 47 ans de moyenne d’âge malgré la présence d’un gamin à la batterie. Des vieux avec des femmes, des gosses, des chiens et des boulots à la con. Des vieux branleurs alcooliques qui ne touchent jamais leurs instruments en dehors des répèts, enfin, sauf celui que la nature leur a placé entre les jambes. Parce que la deuxième chose qu’il faut absolument savoir, c’est qu’ils ont tous des gros sexes, sauf Pollux, le chanteur. Lui, il en a un énorme, comme ont pu le constater les groupies du premier rang à chacun de leurs concerts. Pollux, il sait VRAIMENT parler aux filles. Ca fait 40 ans qu’il picole de ne pas avoir été Mick Jagger ou Iggy Pop, ou un autre de ces vieux pédés inconnus des nouvelles générations. Ca se voit quand il fait son con on stage. Les autres, je sais même pas si ça vaut la peine d’en parler, mais je suis bien obligé, sinon ils vont encore me faire du mal. Il y a Eddy G., lead guitar, qui aurait pu faire carrière dans les années 68, s’il avait pensé à autre chose que fourrer des moules. Tony G., le batteur, c’est son fils ainé. Il a échappé de peu au mongolisme, on ne sait pas comment, et il tape tellement fort qu’il s’est fait virer de tous les groupes (dont les merdeux et petits arrivistes de Gasolheads) avant d’être receuilli dans celui de son papa. Sorry, le rythm guitar, passe les trois quarts de son temps à draguer des grosses japonaises aux genoux cagneux, et le reste à s’excuser de tout et de rien. Temple, lui, c’est l’oreille du groupe, alias Joe Cocker, le bassiste psycho-rigide, le premier qui va se coucher, mais, bordel, heureusement qu’il est là pour foutre un peu d’ordre dans les décibels.

Une autre particularité aussi, c’est : si on leur met de la pop anglaise, ils bavent et se mettent à pisser et cogner sur tout ce qui les entoure. Pour eux, le meilleur groupe du monde, c’est Radio Birdman, point ! Et ça ne se discute même pas, OK ? A chaque concert, ils nous balancent toujours 4 ou 5 titres de Birdman, mais il n’y a qu’eux qui les reconnaissent.

Alors moi qui les suis à la trace depuis 20 ans sous d’autres appellations (Tazars Sauvages, Pas Possible, Pocafuckers, Oral Joe and the Analphabets, etc…), moi qui ai assisté à tous leurs concerts, même les plus graves, et perdu définitivement 50 décibels d’audition à l’oreille gauche, ben quand ils m’ont demandé de faire un papelard sur leur CD, je me suis dit : putain de l’onculé d’roussette ! Encore un pétage de rondelle du tympan ! Parce que vous l’avez compris, BORDEL !, avec l’autre tama furieux au tambour, les larsen incontrôlés et les borborygmes en poken, ça reste fondamentalement un groupe SCENIQUE. C’est pour ça qu’ils ont jamais fait de CD jusque là, en plus, ils ont jamais une thune. Je vous raconte pas les ardoises qu’ils ont dans les bars de la place. Obligés de jouer gratos à vie pour rembourser les fûts de bière. Alors là, ils avaient loué le studio pour une demi-journée le lendemain d’un concert au Gibson café, qui s’est fini au matin dans les greniers avec une pute ukrainienne, de la salade tahitienne et du champagne français. Quand ils ont débarqué à 10 heures du mat au studio Mangrove, ils avaient l’air tellement  en fin de chimio que j’ai préféré aller à la plage (ouais, j’ai oublié de dire, tout ça, ça se passe à Nouméa, Nouvelle-Calédonie). Grosse erreur. Les Perfect Lovers ne sont jamais meilleurs que détruits. L’ingénieur du son les a vus installer leur matos, allumer les Marshalls et boum, en deux prises, c’était dans la boite, à part Pollux qui s’était pêté une corde vocale à la troisième minute et qui a dû revenir le soir après un shoot de cortisone. Ils ont gravé que 5 titres (4 compos et une reprise de Radio Birdman) parce qu’ils pouvaient pas casquer plus, et de toutes façons, ils avaient envie d’aller se coucher. La sieste, c’est sacré pour les vieux.

Evidemment, les connaissant, je m’attendais à une grosse merde. Ben l’onc’… Je sais pas ce qui s’est passé. L’esprit du Rock’n Roll devait planer sur Nouméa à ce moment précis, pays de feignasses incultes et de grosses tarlouzes. Même eux, quand on leur a fait écouter le lendemain, ils croyaient que c’était un groupe australien ou néo-zed.

Bon, de toutes façons, je sais pas pourquoi je vous raconte tout ça, parce que pour déguster ce pur joyau, ça va pas être facile, les mecs. Après avoir écouté le master en boucle une nuit entière en sirotant des bières, Pollux a disparu avec, et personne ne l’a revu depuis. Certains disent qu’il est parti à Djakarta se faire faire la toilette du chat, d’autres qu’il a pété ses varices oesophagiennes et qu’il est mort dans un hôpital de brousse.

Moi, Dexter Beans, chroniqueur musical, qui a eu en main et dans les oreilles ce CD mythique et qui le cherche aux quatre coins de la planète depuis deux ans, je ne peux pas renoncer. La guerre fait rage en Afghanistan et je pense à tous ces G.I.  qui aimeraient bien se mettre TALIBAN PUSSY à bloc dans les oreilles pour ne plus entendre le vacarme de leurs armes.



10/07/2010
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